Τετάρτη 8 Φεβρουαρίου 2012

Le Monde: Απαράδεκτη η εκχώρηση της εθνικής κυριαρχίας της Ελλάδας.



Σε συνέντευξη του οικονομολόγου, συγγραφέα και αναλυτή της εφημερίδας Jean Marc Daniel που δημοσιεύεται στην ιστοσελίδα της Le Monde επισημαίνεται ότι η απαίτηση να δεσμευθεί επίσημα η Ελλάδα να καταβάλει του τόκους του χρέους της, σε οικονομικό επίπεδο αποσκοπεί στην καθησύχαση των αγορών και των δανειστών ώστε να πέσουν τα επιτόκια δανεισμού που παραμένουν απαγορευτικά για την Ελλάδα. Απεναντίας σε πολιτικό επίπεδο, η αξιοπιστία ενός τέτοιου μέτρου είναι έωλη εφόσον συνιστά απώλεια της εθνικής κυριαρχίας της Ελλάδος.
Η αγορά μπορεί να θεωρήσει ότι αυτή η λύση είναι δυσβάστακτη οπότε και να την απορρίψει.
Παράλληλα ο Jean Marc Daniel υπογραμμίζει ότι δεν κατανοεί γιατί οι ιθύνοντες της ευρωζώνης επικαλούνται ένα τέτοιο μέτρο αφού έχει παραμεριστεί η ιδέα των ευρωομολόγων ενώ πίσω από όλα αυτά υπάρχει πάντοτε η ιδέα της αμοιβαιοποίησης των δημοσίων χρεών και η δημιουργία των ευρωομολόγων ώστε τα χρέη να είναι ευρωπαϊκή και όχι εθνική υπόθεση.

Η ιδέα της δημιουργίας ενός δεσμευμένου λογαριασμού ξεκινά από μια νοσηρή λογική που συνίσταται στην εκχώρηση της οικονομικής κυριαρχίας της Ελλάδος.

Και δεδομένου ότι οι αποφάσεις που επιβλήθηκαν στην Ελλάδα οδήγησαν σε μια οπισθοχώρηση της ανάπτυξης, αυτό το μέτρο δεν έχει ούτε νόημα ούτε νομιμοποίηση. Κατά συνέπεια χρειάζεται να εφαρμοστούν μέτρα περισσότερο ουδέτερα σε πολιτικό επίπεδο παρά ένα κατασταλτικό εργαλείο.

Ακολούθως σε ερώτημα κατά πόσο θεωρεί λογική την ιδέα του να τεθεί η Ελλάδα υπό τον έλεγχο της Ε.Ε. ο κ. Jean Marc Daniel θεωρεί ότι και σε αυτή την περίπτωση η Ευρώπη αργεί να αντιδράσει και δεν βγαίνει μπροστά για να επιλύσει το ζήτημα της κρίσης.

Στο μέτρο που θεωρούμε ότι τα επιτόκια για το χρέος, προκειμένου να καθησυχάσουν οι αγορές, πρέπει να μπουν σε μια διαδικασία αμοιβαιοποίησης και εξευρωπαϊσμού των χρεών γιατί να μην πάμε ένα βήμα μπροστά υιοθετώντας τα ευρωομόλογα σε αντίθεση με αυτό που έπραξαν οι Μέρκελ Σαρκοζύ το φθινόπωρο όταν παραμέρισαν την ιδέα.
ΠΗΓΗ : tvxs.gr

 Selon une information du Financial Times, la France et l'Allemagne ont conçu un plan pour qu'une partie des aides accordées à la Grèce soit versée sur un compte séparé, réservé au service de la dette. Jean-Marc Daniel, professeur à l'ESCP Europe et économiste à l'Institut de l'entreprise, estime que cette proposition équivaut à "prendre le pouvoir sur la gestion budgétaire".

Quels seraient les avantages et les inconvénients du souhait franco-allemand d'un compte bloqué destiné au remboursement des intérêts de la dette ?

 "Vouloir dessaisir la Grèce de son pouvoir économique relève d'une logique malsaine"

 Cette mesure a pour objectif de pousser les Grecs à s'engager de manière formelle à régler les intérêts de la dette. Sur le plan économique, il y a une réelle volonté de rassurer les marchés et les prêteurs et par conséquent, de faire baisser les taux d'intérêts. Ceux-ci sont tellement élevés [28,74 % pour les obligations d'Etat à 10 ans, au 7 février], en dépit des mesures d'austérité qui ont été prises jusqu'ici, qu'il y a aujourd'hui un réel besoin de rassurer de façon nette, précise et claire les marchés.
En revanche, sur le plan strictement politique, la crédibilité de cette démarche est fragile dans la mesure où elle constitue une vraie perte de souveraineté pour la Grèce. Un opérateur de marché peut considérer que cette solution sera assez vite insupportable et donc rapidement écartée.
Par ailleurs, je ne comprends pas très bien pourquoi les dirigeants de la zone euro évoquent une telle mesure alors que l'idée des eurobonds a été écartée. Derrière tout cela, il y a toujours une démarche qui consiste à mutualiser la dette publique grecque et à la faire assumer à l'Europe d'une façon ou d'une autre – sans vraiment l'avouer. C'est pourquoi je pense qu'il faudrait aller jusqu'au bout du processus, c'est-à-dire créer des eurobonds et faire que cette dette devienne une affaire européenne et moins une affaire nationale, comme c'est le cas actuellement.

Quelles seraient pour la Grèce les implications d'un tel compte bloqué ?

Cette idée consiste à prendre le pouvoir sur la gestion budgétaire grecque : une partie des dépenses grecques – le remboursement des intérêts en l'occurrence – serait directement décidée et assumée par une instance européenne. De même, lorsque l'on avait demandé aux Grecs de procéder à des privatisations à hauteur de 50 milliards d'euros, une des idées qui a été assez rapidement mise en avant, c'est que ce soit justement l'Union européenne qui s'occupe de la privatisation des biens en question.
Selon moi, on tourne autour d'une logique plutôt malsaine qui consiste à dessaisir progressivement la Grèce de son pouvoir économique. Comme, jusqu'à présent, les décisions imposées à la Grèce ont conduit à un recul de la croissance économique, cette mesure n'a ni sens ni légitimité. Donc, il vaut mieux mettre en place un outil relativement neutre sur le plan politique plutôt qu'un outil punitif.

L'idée récurrente de placer la Grèce sous contrôle de l'Union européenne vous semble-t-elle justifiée ?

Même si l'on voit bien que l'on avance à pas comptés dans la bonne direction, l'Europe semble être une nouvelle fois en retard : elle réagit mais ne prend pas les devants pour régler la situation de crise. A partir du moment où l'on considère que les intérêts sur la dette doivent, pour rassurer les marchés, être assumés par une procédure mutualisée et européenne, autant aller plus en avant et reprendre cette idée d'eurobonds, qui a été écartée par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy à l'automne.

Cette mécanique, qui consiste à assurer le placement des prêteurs, des banquiers, des compagnies d'assurance ou de tout autre investisseur achetant de la dette souveraine européenne, ferait bénéficier la Grèce, l'Espagne, voire l'Italie de la qualité de la signature d'un pays extrêmement solide comme l'Allemagne, ce qui permet de baisser ipso facto les taux d'intérêts d'émission de dette publique, aujourd'hui insoutenables pour Athènes.
ΠΗΓΗ : www.lemonde.fr